En France, de 1940 à 1946, de nombreuses familles furent internées dans des camps gérés par l’administration française, au seul motif qu’elles étaient Tsiganes, on disait alors nomades, on les nomme aujourd’hui Gens du voyage.
Ce fut le cas des familles Gurême et Vanhasebroecke. Leurs destins se sont croisés dans le camp de Mulsanne, puis dans celui de Montreuil Bellay. Dans son livre « Interdit aux nomades » écrit en collaboration avec Isabelle Ligner (ed. Calmann –Lévy, 2010) Raymond Gurême témoigne des souffrances des siens.
En 2016, Violette Vanhasebroecke, épouse du frère de Raymond, Lucien Gurême, décédé en 2008, se confie à note caméra.
Elle tient à faire connaître ce que furent ces années d’enfermement, pour sa famille, ses parents et leurs treize enfants. Son père et son petit frère ont trouvé la mort dans les camps et deux de ces frères sont décédés peu après leur sortie, suite aux privations et aux mauvais traitements.
Elle raconte également l’héroïsme des frères Gurême. Raymond, évadé du camp de Linas –Montlhéry a soutenu et ravitaillé sa famille, à travers les barbelés du camp de Montreuil Bellay. Lucien qui a réussi à s’extraire du STO est parvenu à faire sortir sa famille puis à faire évader la mère de Violette et ses douze enfants.
Aujourd’hui en 2016, comme tous les survivants des camps et leurs descendants, ils attendent une parole publique qui reconnaisse la spécificité de cet internement et l’implication des autorités françaises ainsi que la mise en place d’une politique mémorielle.
Crédit : FNASAT Paris – Médiathèque Matéo Maximoff